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Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme

Transitions Pro Pays de la Loire s’engage aux côtés de l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANLCI) en valorisant certains de ses dispositifs.

Connaissez-vous l’illettrisme en France ? Savez vous ce que suppose l’illettrisme ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour lutter contre l’illettrisme ?   

L’illettrisme en chiffre.

  • 7 % de la population adulte âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France est en situation d’illettrisme, soit 2 500 000 personnes en métropole.
  • Sur ces 2 500 000 personnes en situation d’illettrisme :
    • La moitié a plus de 45 ans. Attention aux idées reçues qui limitent ce phénomène aux classes d’âge les plus jeunes alors que les difficultés augmentent avec l’âge.
    • Plus de la moitié exerce une activité professionnelle. La lutte contre l’illettrisme touche donc de très près le monde du travail, de l’entreprise.
    • 71 % d’entre elles parlaient uniquement le français à la maison à l’âge de 5 ans. Attention aux idées reçues qui assimilent illettrisme et immigration.

Source : www.anlci.gouv.fr/Illettrisme/Les-chiffres/Niveau-national

Qu’est-ce que l’illettrisme ?

Ici nous n’allons pas nous attacher à l’origine du mot, et à tout ce qu’il regroupe, mais plutôt à son usage.

La France, lors d’un rapport en 1984, a souhaité mettre en avant une nouvelle définition en découvrant, malgré l’école obligatoire, les difficultés persistantes de maitrise des compétences de lecture et d’écriture auprès d’un public varié.

Texte intégral accessible ici : https://www.vie-publique.fr/discours/157025-cm-11-janvier-1984-la-politique-de-lutte-contre-lillettrisme

Le paradigme de l’alphabétisation, lié en partie aux actions de l’UNESCO dans les pays du tiers monde, se devait d’évoluer pour s’adapter au public des pays développés. Et pour cause il ne s’agissait plus seulement d’un défaut d’accès aux enseignements et à l’apprentissage, mais à une insuffisance de la capacité à lire et écrire dans la vie quotidienne (personnelle et professionnelle).

 

Se distingue alors en France illettrisme et analphabétisme. Le premier identifie une maitrise insuffisante à l’issue d’un parcours scolaire. Le second se réfère à un public non francophone n’ayant jamais appris le code écrit en Français.

 

Source Wikipedia : En 1995, le Groupe permanent de lutte contre l’illettrisme (GPLI) propose la définition suivante[3] : « Le GPLI considère comme relevant de situations d’illettrisme, des personnes de plus de seize ans, ayant été scolarisées, et ne maîtrisant pas suffisamment l’écrit pour faire face aux exigences minimales requises dans leur vie professionnelle, sociale, culturelle et personnelle. Ces personnes qui ont été alphabétisées dans le cadre de l’école, sont sorties du système scolaire en ayant peu ou mal acquis les savoirs premiers pour des raisons sociales, familiales ou fonctionnelles, et n’ont pu user de ces savoirs et/ou n’ont jamais acquis le goût de cet usage. Il s’agit d’hommes et de femmes pour lesquels le recours à l’écrit n’est ni immédiat, ni spontané, ni facile, et qui évitent et/ou appréhendent ce moyen d’expression et de communication ».

 

En 2003, l’ANLCI reformule la définition[4] : « L’illettrisme qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu’ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples. Pour certaines personnes, ces difficultés en lecture et écriture peuvent se combiner, à des degrés divers, avec une insuffisante maîtrise d’autres compétences de base comme la communication orale, le raisonnement logique, la compréhension et l’utilisation des nombres et des opérations, la prise de repères dans l’espace et dans le temps, etc. Malgré ces déficits, les personnes en situation d’illettrisme ont acquis de l’expérience, une culture et un capital de compétences en ne s’appuyant pas ou peu sur la capacité à lire et à écrire. Certaines ont pu ainsi s’intégrer à la vie sociale et professionnelle, mais l’équilibre est fragile, et le risque de marginalisation permanent. D’autres se trouvent dans des situations d’exclusion où l’illettrisme se conjugue avec d’autres facteurs. »

Les actions de lutte contre l'illettrisme en France.

En 2000, l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANLCI) a vu le jour en remplacement du Groupe Permanent de Lutte contre l’Illettrisme (GPLI)

Elle a pour mission de lutter contre l’illettrisme, de centraliser les informations en effectuant des statistiques sur les risques liés à l’environnement social familial, en publiant ses recherches, en organisant des formations, etc.

Chaque année en septembre, une semaine est entièrement dédiée à la lutte contre l’illettrisme, invitant toutes les organisations et associations à mettre en avant leurs actions.

Pour les découvrir en détail et y participer : www.anlci.gouv.fr/

Comment Transitions Pro contribue à lutter contre l’illettrisme à travers CléA ?

Depuis 2020, Transitions Pro Pays de la Loire a la charge de remettre le certificat CléA et de le déployer sur le territoire.

Il s’agit d’une évaluation qui s’appuie sur le socle de connaissances et de compétences professionnelles défini par le décret n° 2015-172 du 13 février 2015 devant être « constitué de l’ensemble des connaissances et des compétences qu’il est utile pour une personne de maitriser afin de favoriser son accès à la formation professionnelle et son insertion professionnelle »

Lorsque des candidats souhaitent bénéficier de cette certification CléA, ils accèdent à une première évaluation qui va identifier leurs besoins, ou non, en formation. Pour un public en situation d’illettrisme, c’est l’occasion d’accéder à un contenu adapté et directement en lien avec le monde professionnel. Mais aussi de valoriser les autres compétences de base et d’accéder à une véritable reconnaissance formelle dans le monde professionnel et de la formation.

Et concrètement ?

L’illettrisme apparait aujourd’hui encore comme un terme péjoratif auquel on attribue toutes sortes de situations : mauvais élève, handicap, dysfonctionnement du système scolaire etc.

Il serait pourtant réducteur d’imaginer derrière ce mot un profil ou une situation type. Chaque personne concernée par l’illettrisme  a une histoire personnelle qui n’est jamais la même.

Il est aujourd’hui encore difficile et souvent sensible d’identifier qui est concerné par l’illettrisme. Peur de stigmatiser l’individu et de lui faire penser qu’il est « bête », méconnaissance des histoires personnelles, en créant de fausses croyances supposant que certains ne peuvent pas apprendre, image négative et stéréotypée de ceux qui ne savent pas lire ou écrire correctement.

Pourtant l’illettrisme n’est pas une fatalité, et il existe des solutions pour agir. Lorsque cela est possible dès le plus jeune âge, mais cela reste envisageable tout au long de sa vie. Cela aura pour effet :

  • Lorsque l’on est en recherche d’emploi de reprendre confiance et faciliter son parcours d’insertion
  • Lorsque l’on est salarié de sécuriser le parcours, d’accompagner son évolution professionnelle et d’accéder à la formation pour se sentir plus à l’aise dans son environnement de travail.

Un dispositif comme CléA s’apparente à une première marche à franchir pour ouvrir les portes de nouveaux projets professionnels, et donne une première certification à celles et ceux qui en ont été privés.

Pour une première évaluation l’ANLCI met à disposition des outils comme Evacob ; www.anlci.gouv.fr/Mediatheque/EVACOB

Pour faciliter l’évaluation d’une personne en situation d’illettrisme en milieu professionnel il existe EvaGill : www.anlci.gouv.fr/Mediatheque/Entreprises/

Un numéro gratuit permet d’aider les personnes en situation d’illettrisme : 0 800 11 10 35

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